De l’idée au vêtement fini : comment je crée une pièce Socrate est une fille

De l’idée au vêtement fini : comment je crée une pièce Socrate est une fille

On voit souvent le vêtement fini : bien porté, bien accessoirisé, bien photographié.

Mais on oublie qu’avant d’être “bien”, il a été… flou. Parfois brouillon. Parfois capricieux, et parfois même carrément récalcitrant !

Chez Socrate est une fille, chaque pièce naît dans un joyeux mélange d’intuition, de nécessité, de douceur (et de beaucoup de tasses de café).

Aujourd’hui, j’avais envie de vous raconter ce chemin, celui qu’on ne voit pas toujours : du dessin au dressing.

à l'atelier Socrate, devant la collection d'été


Première étape: l'intuition.

Parfois, tout part d’un tissu. Une matière qu’on touche, qu’on plie, et qui donne une idée. Parfois, c’est une couleur. Parfois, c’est une conversation.

Ou un trou dans ma garde-robe. Ou une envie d’été en plein mois de février. Bref, les points de départs sont infinis.

C’est comme une étincelle qui s’allume, je me dis : “Tiens, il manque une robe qu’on pourrait mettre au marché, puis garder pour un dîner, sans jamais se sentir déguisée.”

C’est comme ça qu’est née Louise, d’ailleurs: je voulais une robe un peu dramatique, très colorée, mais qu’on puisse enfiler en deux minutes chrono sans penser à rien. 
Et puis, soit l'idée s'effrite, soit elle reste, au point d'en devenir une obsession. Je commence à imaginer toutes sortes de looks avec, à refléchir 100 fois à comment réaliser le patronage, à chercher le tissu ... C'est là que je sais qu'il est temps de donner vie à cette nouvelle pièce.

Étape 2 : La coupe :

Chez Socrate, le confort n’est jamais négociable. Mais attention : confort ne veut pas dire compromis sur le style.

Ça veut dire précision, justesse & équilibre.

Je veux que chaque vêtement laisse de la place au corps. Qu’il accompagne les mouvements, qu’il épouse sans contraindre, qu’il enveloppe sans étouffer. Qu’il oublie les complexes au passage et célèbre la silhouette telle qu’elle est : sans fioriture ni injonction.

Je conçois tous mes patrons moi-même, à plat, directement sur papier.

Je commence souvent par un point précis: une épaule que j’imagine tomber juste ce qu’il faut, une encolure qui respire — ni trop haute, ni trop timide. Et puis je tricote autour (façon de parler, hein) : la hauteur de taille, l’aisance dans le dos, l’ouverture des hanches (celle qui permet de s’asseoir sans négocier avec la couture).

Chaque détail compte. Je trace, je coupe, je décale. Parfois d’un centimètre, parfois juste assez pour que ça marche enfin.

C’est un mélange d’intuition et de géométrie appliquée. Une petite danse entre le confort, la ligne, et cette sensation que le vêtement “tombe bien”.

Et quand ça marche, c’est un peu comme un bon accord : ça sonne juste !

Parce que pour moi, un bon vêtement, c’est celui qu’on oublie quand on le porte.

Et qu’on ne veut plus quitter une fois qu’on l’a essayé.

En train de coudre une pièce made in Toulouse

Étape 3 : Le choix des matières… et du rythme !

Une fois la coupe bien calée (ce qui peut demander trois prototypes… ou dix), je passe au tissu.

Et là, c’est presque une affaire de feeling: il faut LA bonne matière. Qu’elle tombe juste, qu’elle bouge bien, qu’elle donne envie d’être portée. (Et, entre nous, qu’elle ne me donne pas envie de tout jeter par la fenêtre au moment de la couture, point que j'ai un peu trop ignoré auparavant 😅)

Je choisis chaque tissu avec soin, en pensant à la personne qui le portera, mais aussi à celle qui le coud. Et tout est fabriqué ici, à Toulouse, par Amandine de l'atelier Joli Brin, ou par moi même.

Pas de stock inutile, pas de vêtements en attente de preneur. Chaque pièce est faite parce qu’elle a été choisie.

Ça demande un peu plus de temps. Parfois, un peu de patience. Mais ce rythme-là, plus lent, plus humain, c’est celui qui me semble juste, c’est ce qui me permet de garder du sens, du lien, et du plaisir dans chaque vêtement.

Et je crois que ça se sent, une pièce qu’on a cousue pour quelqu’un — pas pour remplir des portants.

Éléa et Jeanne, en robe Margaux, la bonne humeur incarnée


Étape 4 : Quand la pièce vous rencontre

Je me souviens d’une cliente qui est arrivée à un pop-up en Célestine léopard. Des baskets aux pieds, les cheveux un peu décoiffés, et ce sourire immense.

Elle n’avait pas “bien porté” la robe. Elle l’avait adoptée : comme si elle racontait quelque chose d’elle, sans effort.

Et c’est là que j’ai su qu’elle était réussie — parce qu’elle lui allait vraiment. Pas juste sur le corps, mais dans l’allure, dans l’attitude, dans la joie que ça dégageait.

Marion et sa robe CélesteChloé et son sweat Louison

En conclusion…

Une pièce Socrate, ce n’est pas juste un vêtement.

C’est un mélange de recherches, d’essais, de choix techniques… et de beaucoup d’attention.

Il y quatre mains: les miennes et celles d'Amandine. Il y a mon œil, mon carnet. Il y a aussi l’envie profonde de faire juste, beau, vrai.

Et puis, il y a vous : parce qu’un vêtement ne vit pleinement que lorsqu’il entre dans votre quotidien, vos gestes, vos histoires.

Alors la prochaine fois que vous enfilerez une robe, un top ou un pantalon Socrate, sachez que vous portez un petit bout de ce chemin.

Et j’espère qu’il vous va bien. Dans tous les sens du terme.

have fun with Socrate !
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